Propos recueillis par
Alban Poudret
Philipp Weishaupt vise le Rolex Grand Slam
derniers étés. L’an passé, cela m’avait idéalement préparé pour Aix-la-
Chapelle et m’imposer encore au Canada cet automne, c’est comme un
rêve ! Je vais essayer de poursuivre sur ma lancée à Genève, mais je
suis déjà comblé.
Vous montez LB Convall depuis deux ans ?
Oui, depuis juin 2015 exactement, grâce à la famille Liebherr. Convall a
tellement de talent, c’est un bonheur et un honneur de le monter. Bien
sûr, il a son caractère, et je dois lui montrer de temps en temps que je
suis le boss, mais quand il se bat avec vous, il donne tout, il sauterait
par-dessus du feu. Les gros parcours ne l’impressionnent guère.
Les deux prochaines étapes du Rolex Grand Slam se courront
en indoor et sur du sable, quelles sont vos chances ?
Je crois aux qualités de LB Convall, même en indoor, et je vais bien
sûr le préparer pour ces deux étapes. Genève, c’est une grande piste.
Cela dit, on peut tout faire au mieux et se présenter au meilleur de sa
forme, il reste une part de chance. Ce qu’a réalisé Scott Brash il y a
deux ans, en remportant trois Majeurs consécutifs, n’est pas prêt de
se reproduire. Mais les quatre étapes du Grand Chelem Rolex restent
les plus beaux concours du monde. Unir les deux meilleurs indoors et
les deux meilleurs concours sur herbe est spécial, et chaque cavalier
rêve de remporter le Grand Chelem. Je vais concentrer toute mon
énergie sur ce défi !
Justement, LB Convall a eu deux mois de pause après Calgary ?
Oui, la saison a été longue, il a enchaîné les championnats d’Europe
de Göteborg et Spruce Meadows. Au retour du Canada, il a eu un bon
break de huit semaines, et je n’ai recommencé que début novembre
à Lyon, en ne lui faisant faire que le moyen tour. Son seul Grand Prix
indoor avant Genève devrait être Stuttgart. J’ai la chance que Kamal
Bahamdam, qui est basé depuis cinq ans chez Ludger Beerbaum
(ndlr. le patron de Philipp Weishaupt), me prête Asathir, une fille de
Diamant de Semilly par Papillon Rouge, une jument de 10 ans qui a des
qualités incroyables. Je peux la monter jusqu’en décembre, car Kamal
a trop de travail en ce moment. Cela me permet d’alterner.
Espérez-vous pouvoir garder LB Convall? On sait qu’il est à
vendre…
Oui, je l’espère. Je mentirais si je disais que je serais heureux qu’il
soit vendu. C’est un cheval d’exception. Il a à la fois beaucoup de
puissance, de courage et de respect des barres, il est calme dans sa
tête, c’est chaque jour un bonheur de le monter. Un cheval comme ça,
on ne l’a peut-être qu’une fois dans sa vie, donc je continue à espérer.
Je comprends que le propriétaire (ndlr. Hans Liebherr) veuille le vendre,
c’est son droit, mais j’espère encore trouver un(e) mécène. Tant qu’il y
a de la vie, il y a de l’espoir !
Et maintenant l’objectif, c’est Genève ?
C’est toujours un objectif, ou un rêve, de monter à Genève, que l’on
ait gagné une étape du Rolex Grand Slam ou pas. C’est le meilleur
concours indoor du monde, je me réjouis de monter sur cette grande
piste, avec Convall j’espère, et ce sera un beau défi que d’essayer
d’y gagner le Grand Prix. Mais nous serons 40 au départ dimanche,
tous aussi motivés les uns que les autres. Il faut donc garder les pieds
sur terre…
©Rolex -Kit Houghton
©Rolex -Ashley Neuhof