Kurt de Clercq & Flora de Mariposa (6 ans) en 2011 Kurt de Clercq & Flora de Mariposa (6 ans) en 2011

De poulain à cheval de Grand Prix, la route est longue (4)

Faire naître l’un des meilleurs chevaux du monde, voilà ce dont rêvent la plupart des éleveurs. La route est pourtant longue avant que leur protégé n’atteigne des sommets. La vie du cheval, de sa conception jusqu’à son arrivée à haut niveau, est rythmée par de nombreuses étapes. Au travers de ses newsletters, le CHI de Genève vous emmène sur les marches qui jalonnent cette aventure. Il est temps de démarrer l’étape de compétition pour nos jeunes chevaux.

Le circuit des jeunes chevaux

Gazelle, Flora de Mariposa, Sapphire, Emerald, Vigo d’Arsouilles, Mumbai... Ces grands champions ont un point en commun: ils sont tous passés sous la selle de Kurt de Clercq. Ce cavalier belge, grand spécialiste des jeunes chevaux, nous dévoile dans ce nouveau chapitre dédié à la naissance des chevaux de Grand Prix sa méthode pour permettre à ces futurs cracks d’évoluer de 4 à 7 ans.

Après nous être intéressés au choix de l’étalon, aux premières années du poulain et au débourrage, la carrière du futur cheval de 5* que l’on peut admirer sur la piste du CHIG passe par le circuit des jeunes chevaux. De 4 à 7 ans, ils font leurs gammes sur des parcours réservés à leur tranche d’âge.

«L’essentiel à mes yeux, c’est que les chevaux soient heureux, précise d’abord Kurt de Clercq. Durant ces années charnières, ils doivent se sentir bien dans leur corps et dans leur esprit. C’est pour cette raison que je ne saute jamais trop haut. Je ne veux pas brûler les étapes. Si un cheval est dans une période difficile, je redescends d’une catégorie afin de lui donner de l’assurance. Je ne saute d’ailleurs presque jamais à la maison. C’est en concours que l’on veut qu’ils performent plus tard, et ils doivent donc être confrontés à l’ambiance de concours: la vie dans le camion, le paddock d’entraînement et le stress qu’impliquent ces événements.»

Prendre son temps

Le cavalier belge note qu’il faut savoir prendre son temps, même avec des chevaux très doués. Le cavalier doit respecter le rythme et l’évolution du jeune cheval. La clé se cache dans ce savant dosage, dans l’art de savoir quand et quoi lui demander, pour qu’il garde son envie de bien faire tout en progressant. Cet équilibre permet à un cheval de continuer sereinement son ascension vers les sommets. Pour Kurt de Clercq, il est important de s’adapter à la nature du cheval, de l’accepter et de l’aider à évoluer dans un sens positif. «Ce qui différencie un crack d’un autre cheval, c’est sa mentalité, assure-t-il. Mais c’est un point sur lequel on n’a pas d’emprise. Avec le temps, on va simplement voir si le cheval va dans le même sens que le cavalier et ainsi gravir les échelons jusqu’au haut niveau.» Après ses années de formation, un cheval doit aussi trouver le cavalier qui lui correspond et qui saura l’améliorer pour franchir les dernières étapes. «Il faut que le cavalier établisse une relation de confiance pour que le cheval soit prêt à se donner à 100 %.»

Emerald van't Ruytershof et Kurt de Clercq en 2010 Emerald van't Ruytershof et Kurt de Clercq en 2010

Les chevaux que Kurt de Clercq a formés et qui ont ensuite évolué avec succès en 5*, ont suivi le cycle classique en Belgique. Ce circuit réservé aux montures de 4 à 7 ans leur permet de prendre part à des épreuves adaptées à leur âge. Les meilleurs d’entre eux se retrouvent ensuite à Lanaken, en septembre, pour les championnats du monde des jeunes chevaux. Toutefois, comme le précise Kurt de Clercq, «ce n’est pas parce qu’un cheval ne performe pas à Lanaken qu’il ne deviendra pas un crack. Il ne faut pas oublier que ce championnat est très difficile, très haut, et que ce sont souvent les cavaliers qui y font la différence. Sur le podium des 7 ans cette année, il y avait Rolf-Göran Bengtsson, vainqueur devant Christian Ahlmann et Olivier Philippaerts. Ce sont des cavaliers qui ne sont pas déstabilisés par la difficulté des parcours qu’ils rencontrent, alors que des cavaliers de jeunes chevaux ne sont pas habitués à de telles cotes.»

Propos recueillis par Oriane Grandjean

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