Bettendorf2 © Soraya Exquis

La cerise sur le gâteau

Pas le temps de souffler pour Victor Bettendorf. Après plusieurs semaines passées à Villamoura au Portugal, puis à Oliva, en Espagne, le jeune Luxembourgeois n’est même pas repassé chez lui en Normandie pour poser ses valises. Direction le CHI de Genève, où il fait sa première apparition, bien méritée après une saison plus que fructueuse.

Le cavalier de 32 ans s’est en effet imposé dans pas moins de 54 épreuves internationales cette année, dont 24 comptant pour le classement mondial. Rencontre avec ce jeune père de famille souriant qui espère bien briller à Genève et se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche.

Arrivé devant ses boxes, tout juste installé après un long voyage, Victor Bettendorf en profite pour un petit instant câlin avec son crack, Mr. Tac.

Victor Bettendorf © Soraya Exquis

Le beau bai de 10 ans ne relève la tête qu’à la vue d’une carotte appétissante tendue par son cavalier. Une fois cette dernière engloutie, Mr. Tac perd tout soupçon de timidité et fait mine de vouloir sortir de sa stabule pour quémander davantage de friandises. Pas folle, la guêpe ! « J’ai acheté Mr. Tac au début de ses 6 ans, j’avais été impressionné par son coup de jarret et sa technique sur le saut. Depuis, il a été acquis par Geneviève Mégret et a continué de m’être confié dans un but de vente à terme. Mais en attendant, j’ai l’immense chance de pouvoir poursuivre mon bout de chemin avec lui. C’est un lion en piste, il donne toujours 100% de lui-même et, en dépit de son côté un peu atypique, on se sent très en sécurité quand on le monte. Je ne crains jamais de faire d’erreurs ! Par ailleurs, il est aussi très joueur… (sourire) ! »

Le plan est donc de lui faire confiance ce soir dans le Trophée de Genève pour espérer une qualification dans le Rolex Grand Prix. Vendredi après-midi, dans le Prix des Communes Genevoises – seconde épreuve qualificative pour le Rolex GP –, il comptera sur Astuce de la Roque, produit de l’élevage de Michel Hécart. Hormis être un illustre nom du saut d’obstacles français, Michel Hécart a un lien particulier avec Victor Bettendorf, puisque il est aussi son beau-père ! « Après notre petit Georges, qui a 18 mois, nous attendons avec Adeline une petite fille pour la fin février », se réjouit-il.

Son quatrième 5* seulement

La vie est ainsi plutôt belle pour le jeune père de famille. « C’est un peu la cerise sur le gâteau de se retrouver à Genève. Je ne m’y attendais pas, c’est seulement ma quatrième participation à un concours 5* ! » Sa participation est pourtant plus que méritée après tous les succès qu'il a accumulés cette saison. Le Luxembourgeois talonne d’ailleurs un certain Julien Épaillard, actuel 3e mondial, en termes de nombre de victoires ! « Je ne sais pas vraiment comment analyser cette vague de succès… Le système que l’on a en place fonctionne vraiment bien, et j’ai la chance de pouvoir compter sur des propriétaires géniaux. » D’ailleurs, après la réussite avec Mr. Tac, Victor Bettendorf a démarré cet été une collaboration fructueuse avec le Haras de Clarbec, propriété de la famille Mégret envers laquelle le sympathique cavalier de 32 ans est extrêmement reconnaissant.

Bettendorf © Soraya Exquis

À Genève, Victor Bettendorf convoite une première participation dimanche après-midi dans une étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping, afin de couronner une saison dorée. « C’est ma toute première fois à Genève, et je suis déjà vraiment impressionné par l’organisation de ce concours. C’est un rêve d’être ici ! »

Du paddock au green

Si le Luxembourgeois n’a pas volé son apparition au CHI de Genève, il a un parcours quelque peu inhabituel. Son père est un éleveur de chevaux passionné, mais Victor était nettement plus intéressé par sa moto dans ses jeunes années, ou même encore par le golf il n'y a pas si longtemps. « J’ai participé deux fois aux championnats d’Europe avec mon poney Idéfix à l’époque, et c’était une super expérience. Mais quand j’ai compris qu’il fallait bien plus travailler pour espérer la même chose en juniors ou jeunes cavaliers, j’ai un peu lâché l’affaire (rires) ! Je n’avais à vrai dire pas beaucoup d’ambition... »

Notre grand sportif s'est alors lancé dans des études de droit tout en continuant à se perdre sur les greens… Mais vient alors la rencontre qui change peut-être tout : Sorbet Blanc, un hongre acquis par son père à l’âge de 3 ans, très atypique, dont Victor s’éprend rapidement. « Les performances accomplies avec lui paraissaient inimaginables. Et pourtant on a même gagné une Coupe des Nations ensemble en Slovénie il y a quelque huit ans. Ça m’a donné envie de continuer sur cette bonne lancée. » Il quitte ensuite enfin le nid familial pour la frontière allemande. Installé depuis bientôt trois ans en Normandie, il y coule des jours heureux en famille avec sa compagne Adeline Hécart, son « pilier, puisqu’elle m’accompagne partout. Finalement, ce sont aussi les personnes qui m’entourent qui font que ça fonctionne si bien en piste. »

Aurore Favre

Restez informé / En vous inscrivant à notre newsletter
Panier

Produit ajouté à votre panier !

Des cookies
Ce site utilise des cookies à des fins de statistiques, d’optimisation et de marketing ciblé. En poursuivant votre visite sur cette page, vous acceptez l’utilisation des cookies aux fins énoncées ci-dessus. En savoir plus