Jerome Guery of Belgium riding Quel Homme de Hus during the CHI de Geneva - Rolex Grand Slam of Show Jumping on December 10, 2021 in Geneva, Switzerland. (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport) Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus décrochaient la 3e place de la 20e finale du Top 10 Rolex IJRC en 2021 - © Scoopdyga

« Respecter les chevaux, et ils vous le rendront »

Un titre de vice-champion du monde cette année à Herning, une médaille de bronze par équipe aux JO de Tokyo en 2021 – attendue par la Belgique depuis 1976 ! –, sans compter de nombreuses victoires et places d’honneur sur la scène internationale… Bref, presque plus besoin de présenter Jérôme Guéry. Pourtant, le Belge de 42 ans a une carrière au haut niveau plutôt récente, puisqu’il a commencé à fouler seulement en 2012 les plus belles pistes du monde. On a discuté de sa vie et de ses rêves avec un homme passionné et passionnant.

Guery3 © Soraya Exquis

De bon matin au CHI de Genève, les premiers chevaux sortent de l’écurie, cavaliers en selle pour rejoindre la piste. C’est l’heure du warm-up, un moment où les champions profitent de détendre leur monture afin de les familiariser au sable de Palexpo. Jérôme Guéry s’attable au bord du paddock d’entraînement, sourire aux lèvres et bonnet solidement vissé sur le crâne. Dans quelques minutes, il se mettra lui aussi à cheval et rejoindra ses pairs pour un tour de piste. « J’éprouve tellement de plaisir à revenir chaque année ! Le CHI de Genève est l’un de mes concours favoris, et de loin celui que je préfère en indoor. Ça me fait vibrer d’être ici, pour le dernier concours de la saison. »

Le Belge participe au CHIG depuis 2016, édition où il est couronné meilleur cavalier du concours, grâce notamment à une victoire dans le Credit Suisse Challenge avec Papillon Z. Depuis, une histoire d’amour entre Genève et lui s’est formée. « En fait, c’était même plus tôt. Je suis de la même génération que Steve (ndlr. Guerdat), et nous avons fait nos années en juniors ensemble. On est devenus amis, et il m’invitait régulièrement ici en tant que spectateur. Je crois que quand on est cavalier, qu’on vient pour la première fois ici, on rêve de revenir et d’évoluer sur cette magnifique piste, sourit-il. C’est peut-être aussi ce qui m’a motivé à travailler d’arrache-pied pour atteindre le meilleur niveau. » En quelques années seulement, des traditions sont nées. C’est notamment l’occasion pour ses amis de « descendre de Bruxelles pour me voir et, dès la fin du weekend, on part direction la montagne pour une semaine de ski. Ça a souvent été Verbier, cette année on ira à Val Thorens, avec notamment Romain Duguet et Nicola Philippaerts. Du coup, Genève a aussi un goût de vacances », s’amuse Jérôme.

Quel Homme de Hus au repos

En 2021, le Belge montait sur la troisième marche du podium de la 20e finale du Top 10 Rolex IJRC avec Quel Homme de Hus. L’étalon de 16 ans désormais passe difficilement inaperçu… au contraire de son cavalier, qui est un homme plutôt discret. Le plan était de compter sur cet impressionnant fils de Quidam de Revel ce weekend, mais le hasard en a décidé autrement. « Il s’est légèrement blessé en rentrant de Prague, confie-t-il. Rien de grave, mais je préfère le laisser au repos, il n’aurait pas été à 100%. » Le bien-être de son crack, et plus généralement de la trentaine de chevaux installés dans sa structure en Belgique est l’élément essentiel pour Jérôme. « Respecter la vie, et elle vous le rendra. C’est une philosophie qui s’applique aussi aux chevaux. Ils sont tous différents, il faut savoir les analyser et les écouter, et adapter leur travail et leur environnement en fonction. »

Guery2 © Soraya Exquis

La dizaine de personnes qui compose son équipe à la maison est très attentive aux conditions dans lesquels vivent les équidés. Un cheval peut être sorti jusqu’à sept fois par jour, entre mise au parc, balade à la main, promenade dans les bois… Il peut même profiter de vacances, lui aussi ! « Quel Homme adore être à la mer (rires). On l’emmène souvent à Oliva, où il profite juste de belles balades au bord de l’eau. C’est son bonheur absolu, je crois. » Puissant, respectueux, et surtout très intelligent, l’étalon bai est certainement le cheval d’une vie pour Jérôme Guéry. « Son seul défaut est peut-être d’être un peu lent. Pour le reste, il est doux, gentil, il a une facilité dans le corps exceptionnelle, rien ne paraît trop difficile pour lui. Et il se transcende lors des grands rendez-vous, il est galvanisé par l’ambiance, l’enjeu, le public. Je suis évidemment un peu déçu de ne pas avoir pu le prendre à Genève, je n’aurais évidemment pas les mêmes objectifs dimanche. »

Ce soir dans le Trophée de Genève, et pour le Rolex Grand Prix dimanche, le Belge sortira Great Britain V, un hongre de 10 ans qui sautera son premier GP 5*. Pour les autres épreuves, il sellera Uniquo, 9 ans, ou Come Away Flamingo Z, une jument de 8 ans qui vient de rentrer dans ses écuries. « Je verrai ce matin si elle passe la rivière, confie-t-il. Si c’est le cas, j’espère la monter dans la Grande Chasse. »

Aurore Favre

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