Dynamix © Bertilleprod

La surdouée Dynamix

Il y a des couples qui se forment naturellement. Comme une (belle) histoire écrite d’avance. Dynamix de Belheme semble avoir été destinée non seulement à évoluer au plus haut niveau, mais aussi à être la complice du Suisse Steve Guerdat. Sensationnelle sur la piste à seulement 9 ans, la baie est aussi douce et curieuse qu’elle est intelligente. « Une véritable surdouée », souffle même son cavalier.

Ndlr. Ce texte a été rédigé en décembre 2022, lors de la 61e édition du CHI de Genève. Depuis, Dynamix de Belheme a prouvé tout son talent et confirmé les espoirs que son cavalier Steve Guerdat portait en elle... Grâce à leur complicité et leur génie, le couple a remporté la médaille d'or individuelle aux récents Championnats d'Europe à Milan début septembre...

Dynamix © Bertilleprod

Il y a quand même quelque chose d’un peu spécial avec les juments. Beaucoup le confirmeront, gagner leur confiance est souvent plus difficile qu’avec un hongre. Entières, caractérielles, sensibles, ce sont de vraies guerrières. Parce que oui, dès le moment où vous avez gagné leur affection, elles vous donneront tout, vous suivront jusqu’au bout du monde. Il n’en va pas autrement pour Dynamix de Belheme et Steve Guerdat.

L’histoire est belle. Fin 2018, alors que la selle française n’a encore que 5 ans, elle est acquise dans l’Hexagone par Juan Ramos et Kevin Melliger, qui la confient dans la foulée à Steve Guerdat pour le travail d’hiver. « Dès les premiers sauts, j’avais un sentiment incroyable, raconte Steve. Quelques semaines plus tard, je l’ai montée dans les épreuves réservées aux jeunes chevaux en Espagne, et beaucoup de gens sont venus nous demander si elle était à vendre. C’était presque impensable que je la laisse partir, elle avait déjà tellement de talent. J’ai alors eu la chance d’avoir Sabina Cartossi et Gianluca Agustoni à mes côtés, mes fidèles propriétaires, qui ont accepté tout de suite de l’acheter pour qu’elle reste dans mes écuries. »

Dynamix © Bertilleprod

Un jument très sûre d’elle

Et c’est ainsi que tout a commencé. La belle baie a tranquillement tracé sa route, à son rythme, pour démarrer une ascension au sommet. Dynamix fait d’ailleurs sa première apparition à Genève, où Steve la sellera sûrement pour le Rolex Grand Prix. « Le chemin a été long pour lui faire passer le cap des 140. D’ailleurs, elle n’a sauté ses premières épreuves à cette hauteur qu’il y a un peu plus d’un an ! Beaucoup pensent que c’est du temps perdu, mais je pense qu’on en gagne énormément ensuite. Il n’y a qu’à voir la vitesse avec laquelle elle a fait des progrès depuis ses premiers 5*. » Il suffit de la voir à l’œuvre pour comprendre. Cette jument est un petit génie. Il n’y a pas que Steve qui le dit. « Elle a toujours eu beaucoup de maturité à l’obstacle. Elle est très sûre d’elle, parfois un peu trop. Parfois, elle me fait penser à ces enfants surdoués qui s’ennuient à l’école. D’ailleurs, à ses 7 ans, elle était un peu moins éclatante, moins brillante. On a mis du temps à comprendre que ce n’était pas un problème physique, c’était simplement qu’elle avait besoin d’être beaucoup plus stimulée que les autres chevaux ! »

Attentive à tout

Le travail à la maison intéresse peu Dynamix, alors son programme doit être varié. Longe, petits sauts, longues promenades dans les bois d’Elgg... « Son seul défaut est d’être parfois un peu sur l’œil. Elle est attentive à tout. Je suis le seul à la prendre en balade, car elle peut sentir une vache à 300 mètres, sans même l’avoir vue. Elle se transforme alors en bloc de béton et peut opérer un demi-tour au galop à une vitesse phénoménale. Une vraie coquine. En revanche, elle adore être accompagnée, notamment par Venard. Elle est alors très sage », sourit le champion olympique 2012. En piste, elle est tout aussi hyperactive, mais son génie lui permet de se tirer parfois de situations délicates. « Elle regarde beaucoup autour d’elle et, de temps en temps, dans les virages, j’ai l’impression d’être sur des patins à glace, comme si j’avais un serpent entre les jambes. Par son intelligence, elle parvient toutefois à résoudre n’importe quelle difficulté. Je dois bien la monter pour qu’elle soit en confiance, mais je n’ai pas toujours besoin d’être aussi précis qu’avec Venard, par exemple. »

 

Steve Guerdat (SUI) riding Dynamix de Belheme during the day 2 of Rolex Grand Slam of Show Jumping  on December 8, 2022 in Geneva, Switzerland. (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport) © Scoopdyga

Il suffit de la voir pointer le bout de son nez et de ses oreilles en dehors de son box pour découvrir la gentillesse de la baie. Les naseaux couleur feu, une belle liste blanche et des yeux doux. Curieuse, elle s’approche d’Emma, sa groom, et quémande un bonbon, puis quelques caresses et bisous. « Dynamix est tellement attachante et facile, raconte-t-elle. En revanche, c’est une vraie flemmarde à la maison (rires) ! Elle traîne la patte pour se déplacer, sauf lorsqu’elle sait qu’elle va au pré, elle se transforme alors en lionne ! » Un câlin plus tard, « Ide » – le surnom donné par Emma, parce qu’Anthony Bourquard se trompait toujours et l’appelait « Idemix » – ne parait toujours pas comblée. Encore ? « Elle n’en a jamais assez… Elle a une place particulière dans mon cœur, car j’ai eu le privilège de la voir évoluer depuis qu’elle est arrivée aux écuries. » Nul doute qu’elle saura aussi gagner l’amour du public genevois.

Aurore Favre

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