« Cela fait maintenant sept ans que Tobago a intégré nos écuries, se souvient Daniel Deusser. Je n’ai commencé à le monter qu’à partir de 8 ans, car il était encore un peu vert. Il a toujours été très consciencieux, mais je n’étais pas très sûr qu’il ait les qualités pour sauter à un haut niveau. Évidemment, depuis, il m’a prouvé que j’avais tort (rires) ! » L’une des particularités de Tobago, c’est qu’il est plutôt petit comparé à ses compères. Avec les grandes jambes de son cavalier, sa taille est d’autant plus frappante. Et pourtant, l’étalon de 14 ans en a presque fait une force. « Quand je reconnais le parcours d’un GP et que je marche à côté des obstacles, je me demande toujours comment il fait pour sauter ça.» Souvent, les étalons ont une allure plutôt imposante et peuvent être difficiles à gérer. C’est tout l’inverse dans le cas de Tobago. L’alezan a un caractère bien à lui : amusant, curieux, pas toujours très concentré, parfois un peu paresseux. « En fait, c’est un brave poney», s’amuse l’Allemand. Un brave poney qui remporte tout de même des Grands Prix 5*…

Il a fallu du temps pour que le couple se fasse vraiment confiance. « Tobago est très différent à l’échauffement et en parcours. C’est comme s’il gardait de l’énergie pour la piste ! C’est un sentiment particulier car, en fait, il ne saute pas vraiment très bien au paddock d’entraînement. Si tu ne le connais pas, cela peut te rendre très nerveux. J’avoue que cela m’a beaucoup perturbé au début. » Avec le temps, l’expérience et le travail, les deux ont fini par mieux se connaître et se comprendre. Tobago accepte désormais un peu d’aide de son cavalier, lorsqu’il s’agit notamment de le motiver pour franchir par exemple un gros oxer.