Voilà plus de onze ans que Thomas Fuchs était entraîneur en chef de l’élite suisse du saut d’obstacles et travaillait main dans la main avec, successivement, Andy Kistler, Michel Sorg puis Peter van der Waaij… Il y a quelques semaines, il a officiellement remis sa démission à Swiss Equestrian, et c’est une page qui se tourne pour les sports équestres en Suisse.
S’il n’occupait le poste d’entraîneur en chef officiellement « que » depuis 2014, Thomas Fuchs a été, dans l’ombre, l’un des grands artisans des succès des cavaliers suisses depuis bien plus longtemps. D’ailleurs, ses meilleurs souvenirs remontent à une époque encore antérieure : « Sans grande surprise, la médaille d’or de Steve aux JO de Londres restera un grand moment d’émotion. Mais j’ai aussi une pensée spéciale pour la victoire par équipe aux Européens de Riesenbeck en 2021 », raconte le Zurichois. Sous sa conduite, nos cavaliers se sont succédé avec succès sur les plus belles pistes du monde pour représenter, toujours avec honneur, la veste rouge. Et chacun parle de lui avec un immense respect. Steve Guerdat a, à de nombreuses reprises, fait l’éloge de son œil, son sens du cheval et sa capacité à tirer le meilleur des cavaliers : « C’est probablement l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, hommes de cheval du monde ».
À 68 ans, Thomas Fuchs quitte ainsi ses fonctions après de nombreuses années de fidélité et d’excellents résultats. « J’ai beaucoup de clients qui aimeraient que je les accompagne en concours, explique-t-il. Mais je crois surtout qu’il est temps de tourner la page, je suis resté assez longtemps et désormais les cavaliers des cadres ont moins besoin de moi. Je continue évidemment d’être très proche de mon fils et de Steve, mais beaucoup d’autres ont leur propre coach, et peut-être n’est-il plus nécessaire d’être là pour les championnats ou les Coupes des Nations. Il y a toujours eu un excellent esprit d’équipe – entre sponsors, propriétaires, officiels et cavaliers –, et cela va évidemment un peu me manquer, mais je pars avec sérénité. »
Alors, au moment où nous devons, nous aussi, tourner la page sur un monsieur d’exception qui a fait les beaux jours de l’équipe de Suisse, un seul mot nous vient à l’esprit : merci.
Aurore Favre
Dans l'édition de novembre du Cavalier Romand, vous pourrez retrouver un article complet sur la carrière de Thomas Fuchs.
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