Quelle première manche subtile et compliquée ! Il aura fallu patienter 24 cavaliers pour voir un premier couple déjouer les pièges de Gérard Lachat et de son équipe. Certains grands champions, dont le récent vainqueur de la finale du Top 10 Rolex IJRC Ben Maher, ou encore les deux prétendants au Grand Slam, Steve Guerdat et Daniel Deusser, s’y sont cassé les dents. Mais les cavaliers ont tenu à saluer l’excellent travail des chefs de piste : « C’était un tracé très sélectif mais juste pour les chevaux, le temps a été également parfaitement calculé. » complimentait Harrie Smolders au terme de l’épreuve. Et Martin Fuchs de renchérir : « En marchant la piste, j’ai dit à Gérard que c’était le meilleur parcours qu’il avait imaginé. ». Difficile donc, mais brillant. Le public y a cru quelques fois pourtant, notamment pour le Neuchâtelois Bryan Balsiger, malheureux sur le dernier obstacle. C’est donc l’Irlandais Darragh Kenny qui boucle un premier parcours exempt de pénalité. Juste après, Martin Fuchs et Leone Jei assuraient donc un barrage au public genevois. Finalement, ce sont six barragistes qui se sont élancés sur la piste de Palexpo pour tenter de décrocher cette victoire du Rolex Grand Prix tant espérée.

Un final en apothéose

Premiers à s’élancer dans ce barrage, Darragh Kenny mettait la pression à ses poursuivants avec un sans-faute rapide. Cela ne faisait pas peur au couple double médaillé aux Européens. Martin Fuchs misait sur les qualités de son beau gris pour enlever une foulée dans la première et la dernière ligne et trouver les distances parfaites sur les neuf efforts de ce barrage. L’ultrarapide Kent Farrington et sa géniale Gazelle ont fait trembler les tribunes et ont joué avec les nerfs du Suisse jusqu’au bout… Le chrono était meilleur, mais la barre du dernier oxer tombait au sol. Parti dernier, Harrie Smolders serrait tous les virages, essayant de grignoter du temps, mais était 23 petits centièmes plus lent. Max Kühner et Elektric Blue P, qui complètent ce podium du Rolex Grand Prix, ont tenu à souligner la belle performance de Martin Fuchs et Leone Jei: «Leone Jei n’est peut-être pas le cheval le plus rapide du monde, mais Martin a su tirer parti de ses atouts pour le rendre rapide.»

Une très belle victoire pour le cavalier suisse, qui signe ainsi un doublé dans ce Rolex Grand Prix et qui clôt en apothéose cette 60^e édition du CHI de Genève. Celle-ci a connu un magnifique succès populaire et pu compter sur la présence de 41'000 spectateurs sur les quatre jours. «Je suis évidemment ravi, non seulement d’avoir gagné une deuxième fois ce concours que j’aime tant, mais aussi de redevenir un prétendant au Rolex Grand Slam souriait Martin Fuchs. Et comme Leone Jei n’a que 9 ans et qu'il ne cesse de m’épater…».