Toujours cette histoire qui dure...

Voilà déjà plus de 30 ans que la silhouette reconnaissable entre toutes de Thierry Eissler arpente les coulisses de Palexpo. Portrait d’un motard au cœur tendre, à la tête de l’équipe la plus visible des bénévoles, ceux qu’on appelle les «hommes de piste».

Dire uniquement qu’il fait partie des fidèles du CHI de Genève ne serait pas lui rendre assez hommage. Thierry Eissler a repris la responsabilité de la piste en 1991, lorsque le concours a migré de la Patinoire des Vernets à Palexpo. «À l’époque, se souvient Thierry, c’était Marco Pradervand qui était à la tête non seulement de la piste, mais également des écuries. Lorsqu’il a levé le pied, j’avais déjà été bénévole lors de deux éditions, en 1987 et 1989 (ndlr. la manifestation se déroulait à l'époque tous les deux ans), et on m’a proposé naturellement de reprendre son poste, désormais divisé en deux dicastères. Quant aux écuries, elles ont été confiées à Ernest Schertz dont la fille, Anastasia, a pris le relais voici quelques années.».

Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?

Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?

À Genève, tout le monde le connaît – ou presque. Sur les terrains de concours ou à Palexpo, son style inimitable ne laisse personne indifférent. Et pourtant, à la base, son dada à lui, ce sont plutôt les chevaux… des moteurs de Harley Davidson ! Féru de moto, le retraité de bientôt 72 ans a atterri dans le monde de l’équitation lorsque ses deux filles, Alisson et Candice, ont commencé à monter à cheval. Il se met alors à donner un coup de main pour l’organisation de concours à droite à gauche, puis se décide à passer un brevet de constructeur. À l’époque, il œuvrait comme dessinateur géomètre à l’aéroport de Genève, au service du génie civil. Un poste qu’il conservera pendant 25 ans. «Je me souviens de la première fois où j’ai construit un parcours à Vandoeuvres, alors accompagné de Francis Menoud. Le président de l’organisation lui avait lancé: "C’est qui cet indien que tu nous amènes là ?" (rires). Il faut dire que j’ai un style un peu particulier…» Veste et bottes en cuir, écussons de motard, tatouages, cheveux longs… Impossible de s’y tromper, Thierry Eissler est bel et bien un aficionado de Harley Davidson. Il en possède d’ailleurs deux. Une plus ancienne, presque de collection, qu’il sort «pour frimer devant les copains», et une plus récente et plus confortable, qu’il conduit pour les plus longs trajets.

Au CHI de Genève, Thierry Eissler s’occupe de gérer toute l’équipe de bénévoles de son dicastère de la piste. Celui-ci se sépare en plusieurs groupes: les constructeurs, les hommes de piste, les bénévoles du paddock d’entraînement ainsi que ceux de l’entretien du matériel. Réunis, ils composent une belle équipe d’environ 120 personnes, dont Thierry doit gérer le planning pendant le concours. «Je m’occupe également du dépôt, où sont stockés le sable, les obstacles, le sol des écuries ainsi que différents containers avec du matériel que l’on réutilise chaque année. Le gros du travail démarre début novembre et se termine en général après les fêtes de fin d’année, le temps de tout ranger», explique-t-il.

Souvenirs, souvenirs, je vous retrouve en mon cœur…

Mais en plus de 30 ans, le Genevois n’a rien perdu de sa motivation. Sauf l’an dernier, lorsqu'il a été touché malheureusement de manière très dure par le Covid, le responsable des hommes de piste n’a pas manqué une seule édition. «Ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’ambiance au sein des équipes, qu'il s'agisse des bénévoles ou du comité d’organisation. Je garde notamment un souvenir très marquant et ému des adieux de Nino des Buissonnets, avec tous ces bénévoles réunis sur la piste. Et je me souviens aussi de 2017 lorsque j’ai appris le décès de Johnny Hallyday le mercredi, juste avant de démarrer les festivités. Cela m’avait coupé les jambes. Regarde, même là, rien que d’en parler, j’en transpire des yeux, comme on dit ! Sophie (ndlr. Mottu Morel) et Alban (ndlr. Poudret) étaient tout de suite venus me trouver pour me dire qu’ils ne voulaient pas me voir le samedi… Ils savaient que je voulais aller aux obsèques du chanteur à Paris pour lui rendre un dernier hommage. Cela m’avait beaucoup touché», raconte notre retraité très actif.

Ainsi, en décembre prochain, si vous croisez cette silhouette reconnaissable entre toutes, n’hésitez pas à vous arrêter lui dire un mot. Équitation, moto, musique, tous les sujets sont abordables au centre des discussions de ce motard au grand cœur, fidèle parmi les fidèles du CHI de Genève. Ceux qui font l’âme de notre manifestation tant adorée.

Propos recueillis par Aurore Favre

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