Anastasia Scherz : la fée des écuries
Son poste au Concours Hippique International de Genève : responsable des écuries. Traduction : tout mettre en œuvre pour recevoir au mieux les chevaux le temps de l’événement. À l’aise à son poste stratégique, celle qui avoue avoir un caractère bien trempé dit aimer relever les challenges. Pour cela, elle peut compter sur une équipe d’une centaine de bénévoles, qui œuvrent à la bonne marche des écuries.
Côté concours international, c’est seulement le dimanche précédant le coup d’envoi de l’événement qu’Anastasia Scherz détient toutes les cartes en main pour réaliser son plan des boxes, un véritable casse-tête. Un exercice qui requiert méthode, écoute et réactivité : « Je dois prendre en considération toutes les demandes des grooms. Cela concerne le fait de ne pas mettre une jument à côté d’un entier, bien sûr, mais également de tenir compte des amitiés des uns et des autres ; il faut aussi garder en tête de regrouper ceux qui ont les mêmes entraîneurs. J’essaie donc de me tenir informée pour ne pas faire d’impairs. Fort heureusement, je commence à bien connaître les grooms qui m’envoient leurs demandes en amont de l’événement. »
Anastasia est claire : pour elle, il est de son devoir de répondre au mieux aux demandes des uns et des autres afin de faire des écuries un véritable palace 5* pour chevaux. « Si le CHIG est considéré comme le plus bel indoor du monde, c’est aussi parce que nous sommes au service des cavaliers, des grooms et de leurs chevaux. Dans la mesure du possible, je m’attache donc à être réactive et à répondre à leurs besoins », argumente l’intéressée, heureuse de tout mettre en œuvre pour le bien-être de ses hôtes. « L’an dernier, nous avons été le premier concours indoor à proposer des boxes démontables de 12 m2 (4 x 3 mètres). Et pour améliorer la vie des grooms, et par contrecoup celle des chevaux, un vrai restaurant éphémère est dressé dans une tente dédiée au cœur des écuries. Là, les grooms peuvent profiter des repas sur de larges plages horaires, matin, midi et soir. »
Outre l’écurie réservée aux montures du CSI 5*, la Genevoise gère également les sections allouées aux chevaux d’attelage et de cross ainsi que celle consacrée aux chevaux des attractions. En tout, ce ne sont pas moins de 460 boxes qu’il aura fallu réserver en amont et anticiper avec soin, et selon le règlement FEI, l’arrivée de leurs locataires. Si ce travail est « générateur d’une bonne dose d’adrénaline », il lui convient à merveille. Responsable officielle des écuries du CHIG depuis 2010, celle qui travaille dans la structure familiale le reste de l’année – au Domaine du Courtil, écurie d’élevage et de propriétaires –, suppléait déjà son prédécesseur qui n’était autre que… son père ! « J’ai donc pu me nourrir de son expérience avant de prendre naturellement sa suite. »
Malgré les années qui passent, la motivation reste. « Honnêtement, c’est fabuleux de travailler avec une équipe organisatrice comme celle du CHIG. Sophie Mottu Morel et le comité me font confiance, j’ai de la chance. C’est un peu comme une grande famille. » Aussi, la jeune femme ne lésine ni sur son temps ni sur son implication. Chaque jour de l’événement, de 6h du matin à minuit, elle surveille son terrain d’expertise : « Je quitte mon domicile le lundi et n’y retourne que le dimanche suivant, vers 2h du matin. » On vous l’a dit : la super nounou des grooms et des chevaux prend son rôle très à cœur.
Sophie Lebeuf
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