Déjà très en vue l’an dernier dans le classement des wild cards – avec 29 points, il était passé tout proche d’un précieux sésame ! –, Franck Goubard est à nouveau dans la course cette saison. Avec son impressionnant Liberty, hongre de 13 ans, il compte bien enfin décrocher sa place pour la 63e édition du CHI de Genève.
Après avoir fait ses classes chez Eric Navet, Franck Goubard loue une écurie de 30 jeunes chevaux dans les années 90. Durant cette belle période, le cavalier de 57 ans porte de nombreuses fois la veste tricolore en Coupe des Nations. Mais il cherche un nouveau défi, un nouveau souffle. Alors, au début des années 2000, le Français pose ses valises pour la première fois en Suisse. Il débarque chez Jürg Notz, le marchand installé dans le canton de Fribourg, et après douze belles années, il se met définitivement à son compte et ne quitte pas la région, dont il est tombé amoureux. C’est à quelques kilomètres seulement de là, à Lossy, qu’il est désormais basé. Une écurie à taille humaine, avec de la place pour huit chevaux de propriétaires, dont il s’occupe avec sa groom Céline et son amie Katarina.
Parmi ces chevaux, on retrouve Liberty, son crack belge de 13 ans. « Je l’ai récupéré à la fin de ses 8 ans, raconte Franck. Il n’avait rien fait avant, on a vraiment évolué ensemble. » Après un temps de formation, le gris a rapidement explosé au meilleur niveau. Depuis quatre ans, les deux complices classent régulièrement dans les Grands Prix en Suisse. Mais cela ne fait que depuis l’an dernier que le cavalier de 57 ans peut prétendre figurer au classement des wild cards ! En effet, Franck Goubard a longtemps monté pour la France, son pays d'origine. « C’était un peu la suite logique, explique le sympathique cinquantenaire. J’ai fait les demandes pour mes papiers en 2021, mais cela a un peu traîné, à cause du Covid je pense (rires). Il m'a fallu attendre de passer devant le Grand Conseil à Fribourg fin 2022 pour obtenir mes papiers suisses. Ensuite, cela n’a été qu’une formalité de les envoyer à Swiss Equestrian, puis à la FEI, pour obtenir le droit de monter pour la Suisse. »
En revanche, Franck Goubard doit patienter encore un peu pour espérer intégrer les cadres helvétiques et peut-être un jour monter en Coupe des Nations en rouge et blanc. Il n’est pas une exception : un délai de deux ans est exigé avant de pouvoir revêtir de nouvelles couleurs en sortie « officielle ». Dans cette attente, son rêve est de fouler la belle piste de Palexpo. « J’avais été invité par Alban Poudret voici quelques années, mais je n’avais pas encore Liberty, et je sentais que je ne disposais pas de chevaux avec les qualités requises pour monter à Genève. Liberty a plus de moyens, je sais qu’il pourrait faire sensation », sourit-il.
Sa belle deuxième place au GP de Crête, il y a quelques semaines, et sa 8e place à Aarberg au printemps ne le contrediront certainement pas. « J’ai dû faire l’impasse sur le GP de Corcelles le weekend dernier, mais j’espère bien être performant lors des prochaines échéances comptant pour le classement des wild cards. J’en fais un véritable objectif cette saison. » Rendez-vous fin octobre pour découvrir si Franck Goubard fera ainsi partie des heureux détenteurs du sésame permettant de se confronter aux meilleurs cavaliers du monde !
Aurore Favre
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