Harry Meade © Harry Meade

La relève en selle : Harry Meade dans la foulée de son père Richard (3/6)

Comme chaque année désormais, votre newsletter vous propose, tout au long du calendrier, une série dédiée à une thématique. En 2025, place aux nouvelles générations de cavaliers, aux fils et filles de – sans népotisme, bien entendu ! Pour ce troisième épisode, dans la famille «Dynastie de cavaliers», place aux Meade, champions de concours complet.

Pour relire les premiers numéros de notre série consacrée aux dynasties de cavaliers, c'est par ici :

Épisode 1 : Bryan et Mike Smits

Épisode 2 : Gilles Thomas et Marc van Dijck

De père en fils

Richard Richard Meade

C’est avec discrétion qu’il a pris la tête du classement mondial des cavaliers de concours complet en juin dernier. Fort d’une série de classements incroyable au plus haut niveau, et notamment d’une régularité exemplaire, Harry Meade, issu d’une lignée d’hommes de cheval, marche dans les pas de son père Richard, multimédaillé olympique ayant marqué la discipline.

Vainqueur l'an dernier du CCI4*L de Bramham en juin, puis troisième et quatrième du difficile CCI5*L de Burghley en septembre, Harry Meade s’est tout naturellement imposé comme leader de son sport. En 2025, il a poursuivi sur sa lancée, remportant le CCI4*L de Montelibretti en mars, se classant troisième et quatrième du CCI5*L de Lexington en avril et, enfin, quatrième et sixième du mythique CCI5*L de Badminton en mai. Une chose est sûre : le cavalier britannique de quarante-deux ans n’est pas que le fils de… À force de savoir-faire, de travail et d’une philosophie bienveillante envers ses chevaux, Harry a su imprimer son prénom au panthéon du concours complet.

Pour Harry, tout a commencé dès sa plus tendre enfance. Il se passionne pour les chevaux, grandissant avec et autour d’eux. Puis l’amour de la compétition et un père champion olympique ne font que renforcer ce désir de vivre pour son sport. « Tout petit garçon, je rêvais déjà de devenir cavalier de concours complet et de suivre les traces de mon père », explique le Britannique. Il faut dire que Richard Meade, son père, a largement fait briller l’Union Jack dans cette discipline, alors reine outre-Manche : trois fois médaillé d’or olympique, deux fois par équipe (1968 et 1972) et une fois en individuel (1972); cinq fois médaillé aux championnats du monde, avec deux secondes places en individuel ainsi que deux succès et un deuxième rang par équipe ; et cinq fois médaillé par équipe aux championnats d’Europe, entre 1965 et 1981, sans oublier, entre autres, deux victoires au mythique concours de Badminton, en 1970 et 1982 !

Une passion commune

Richard Meade Richard Meade avec Barberry aux Mondiaux de complet 1966 à Burghley: de l’argent individuel en ligne de mire ! © Alban Poudret (collection privée)

Pour autant, Harry n’a jamais ressenti de pression sur ses épaules en embrassant la même carrière que son paternel. Ce dernier, présent quand il le fallait, n’imposait aucun système à son fils. « Mon père était très détendu et était toujours là pour parler des chevaux particuliers. J'ai toujours beaucoup aimé discuter avec lui de chevaux dotés d'un caractère peu orthodoxe ou difficile, afin de trouver la bonne approche pour chacun d'eux. C'était un cavalier merveilleux, mais doué d'une intuition flexible qui lui permettait de tirer le meilleur de chaque cheval. Je suis vraiment reconnaissant d'avoir passé autant de temps avec lui. Au-delà de notre relation père-fils, nous étions liés par une passion commune. Même s'il est décédé il y a un peu plus de 10 ans, j'ai la chance qu'il ait pu assister à la première moitié de ma carrière. Nous avons partagé de nombreux souvenirs heureux, et j'espère qu'il serait fier de ce que j'ai accompli depuis », confie l’intéressé.

À la tête du classement mondial depuis juin dernier, le fils continue donc d’écrire l’histoire de son sport, gravant son nom auprès de celui de son père au panthéon de la discipline. « C'est très gratifiant d'être numéro 1 mondial, en particulier pour toute mon équipe qui travaille si dur. Ce n'était pas directement un objectif, je me suis toujours concentré avant tout sur les épreuves 5*, et le classement mondial reflète le succès obtenu avec ton piquet de chevaux à ce niveau. Je suis honoré d'être dans cette position. J’ai toujours espéré devenir un compétiteur de valeur et un bon cavalier, en mettant davantage l’accent sur ce dernier point. »

L'amour des chevaux avant tout

Harry Meade and Cavalier Crystal, Burghley 2024 Harry Meade et Cavalier Crystal, Burghley 2024. © Harry Meade

Si Harry confie que les compétitions 5* et les JO ont toujours été des motivations auxquelles il continue de s’accrocher, il reconnaît qu’avant tout, c’est bien l’amour de l’animal qui le guide au quotidien : « Je veux continuer à produire des chevaux heureux et confiants, capables de donner le meilleur d'eux-mêmes au plus haut niveau. J'adore la compétition, et je suis depuis toujours un grand fan de ce sport mais, par-dessus tout, je suis resté à cet égard le petit garçon que j'étais il y a toutes ces années, qui aime les chevaux. C'est merveilleux d'avoir une carrière dans un domaine qui me passionne autant. »

Lui-même aujourd’hui père de deux enfants déjà bien aguerris en selle, la dynastie Meade est-elle sur le point d’ajouter une branche générationnelle à son palmarès ? « Personnellement, je n'ai jamais connu autre chose. Mes parents ne m'ont jamais mis la pression, ils étaient heureux que je monte à cheval, mais ils l’auraient probablement été tout autant si j'avais monté juste pour le plaisir et fait carrière dans un autre domaine. Comme mes parents, je suis ravi que mes deux enfants montent à cheval, mais je ne veux pas les pousser à faire carrière dans ce sport qui n'est pas fait pour les âmes sensibles. Il existe dans le monde de nombreuses opportunités, et je ne veux pas les orienter de manière excessive vers la voie que j'ai suivie. S'ils deviennent cavaliers professionnels, ce sera parce qu'ils le souhaitent vraiment, non pas parce qu'ils pensent que c'est ce que j'attends d'eux. Nous verrons bien ce que l'avenir leur réserve… », affirme le cavalier.

À 13 et 11 ans, Lily et Charlie ont encore le temps d’écrire leur propre histoire. En attendant, Harry Meade maintient ses objectifs, toujours mené par son goût du sport et de la complicité avec ses montures. « Les épreuves 5* et les Jeux Olympiques étaient ma motivation quand j'étais enfant, et ils le sont toujours aujourd'hui… Ceci dit, je suis désolé de ne pas venir à Genève, ce serait formidable de prendre part à ce concours hippique et de participer au cross indoor. Cela pourrait être l’un de mes objectifs pour l'année prochaine! » Rendez-vous est pris.

Sophie Lebeuf

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