Azur HH ? A true Queen !
Voilà huit ans déjà que McLain Ward et Azur HH forment l’un des couples les plus emblématiques du circuit mondial. Ensemble, ils ont remporté la finale Coupe du Monde à Omaha en 2017 et gagné de nombreux Grands Prix au fil des ans, ce qui a longtemps valu à Azur HH d’être considérée par beaucoup comme la meilleure jument du monde.
Une fois n’est pas coutume, on ne vous garde pas le meilleur pour la fin. Le péché mignon très atypique d’Azur HH est… la pizza au fromage ! Improbable, n’est-ce pas ? Et pourtant, la baie de 16 ans en raffole. C’est d’ailleurs sa récompense favorite lorsqu’elle est sans-faute d’un Grand Prix. « Lorsque nous sommes en concours aux États-Unis, il nous arrive de commander des pizzas pour le déjeuner. En voyant arriver la camionnette de Papa John’s (ndlr. le 3e plus gros restaurateur de pizzas des États-Unis), elle piaffe d’impatience dans son box ! » confie Virginie Casterman, la groom de McLain Ward qui s’occupe de la belle Azur depuis cinq ans. En entendant le mot « pizza », la belle baie pointe d’ailleurs le bout de ses naseaux. Oreilles tendues en avant, elle cherche sa prochaine friandise. Elle semble presque se demander pourquoi elle n’est pas le centre de l’attention
Un coup de foudre en… deux fois !
« C’est une reine, elle sait qu’elle peut obtenir tout ce qu’elle veut, s’amuse McLain Ward. Je jure qu’elle est plus intelligente que n’importe lequel d’entre nous… En piste, c’est une guerrière, elle se bat pour moi. » C’est une longue et fructueuse relation de confiance qui s’est installée entre la jument et son cavalier. Pourtant, ce n’a pas été un coup de foudre à proprement parler entre les deux. C’est le cavalier belge François Mathy qui l’a présentée à l’Américain pour la première fois. Azur avait alors cinq ans, et elle était encore très sauvage. Trop, même, au goût du double champion olympique par équipe qui n'avait même pas voulu la seller. « La première fois que je l’ai essayée, c’était tard le soir, elle était complétement électrique. Elle avait passé quelques années à parfaire son travail avec François Mathy. Ma chance, c’est que ce dernier avait fini par craquer et l’avais acquise malgré mon précédent refus de l’acheter pour moi. À 8 ans, elle était toujours aussi talentueuse mais avait affiné sa technique. Ce fut alors un coup de foudre au deuxième regard, mais bien plus onéreux pour moi (rires) ! »
Une jument hors norme
Grande, belle, impressionnante, douce, sensible, joueuse, Azur HH a tout d’un crack. L’autre groom de McLain Ward, Lee, qui travaille avec lui depuis 35 ans, la qualifie d’ailleurs simplement d’hors norme. Difficile de ne pas succomber à sa belle liste blanche et à ses yeux curieux. « C’est un privilège de la monter depuis tant d’années. Elle fait définitivement partie des chevaux qui ont changé ma vie et qui ont marqué ma carrière, avec peut-être Sapphire... », s’attendrit McLain. Même si Azur a déjà beaucoup performé avec l’Américain, elle ne cesse pourtant de surprendre et d’impressionner ce dernier. « L’an dernier, elle était toujours un peu blessée. Rien de grave, mais je commençais à me demander si ce n’était pas sa dernière année avant de couler des beaux jours au pré. Pourtant, il a suffi de quelques ajustements, notamment dans sa ferrure, pour qu’elle retrouve une forme olympique. Elle était tellement jalouse de ses camarades de boxes lorsqu’on partait en concours, aujourd’hui elle est ravie de pouvoir à nouveau nous accompagner ! »
Le couple a d’ailleurs quelques petites traditions… McLain chuchote toujours à l’oreille d’Azur avant un Grand Prix 5* : « Tu ne me dois pas un parcours ou un obstacle supplémentaire, mais ce serait tellement génial si on était à nouveau sans-faute aujourd’hui… » Touchant, n’est-ce pas ? Est-ce cela qui fait son succès ? Toujours est-il que sur six départs en GP cette année, Azur est sans-faute dans cinq de ces derniers, avec juste une petite barre à son passif à Prague.
Aurore Favre
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