« Vincent a beaucoup d’humour, donc il m’a annoncé ma sélection en me disant simplement : " Bon, il faut que tu tondes tes juments ". Je n’ai vraiment pas compris où il voulait en venir jusqu’à ce qu’il me parle de Palexpo. Durant l’heure qui a suivi, on a couru dans tous les sens en se demandant ce qu’on devait faire pour être prêts quelques jours plus tard pour le plus beau concours du monde. On a effectivement commencé par tondre mes juments, puisqu’elles avaient eu droit à plusieurs semaines de pause après le concours de Chevenez en octobre et venaient tout juste de reprendre les entraînements, mais de manière légère. Je n’avais franchi que quelques petits sauts à 80 cm. »

Pour se rendre à Genève, il leur a fallu s’organiser aussi pour leur fils Marlon : « On a heureusement trouvé Valentine, qui a aussi bien joué la groom que la baby-sitter et le soutien moral. Et notre fils a été très sage. Il a fait la sieste quand je montais, il a été si cool ! » Il faut préciser que Vincent Deller, en plus d’être le coach de Janick, a aussi son rôle à jouer lors du CHI de Genève, puisqu’il co-commente quelques parcours sur le live du concours et s’occupe des épreuves liées à l’élevage. Autant dire que les journées ont été bien chargées pour le couple.

Révélation et apprentissage

Avec ses deux juments Dame de Vaillant et Jisca de Laubry, Janick Herren réalise de beaux parcours, signant notamment une 11^e place dans le Prix Swiss Wine Genève. « Le premier jour, je me disais que les parcours étaient à ma portée. Ils ressemblaient à ceux que je peux monter au niveau national. En revanche, le vendredi, dans le Prix des Communes Genevoises (ndlr. épreuve qualificative pour le Rolex Grand Prix pour les cavaliers du Big Tour), c’était tout de suite un autre monde. Il y avait des choix de foulées à faire dans toutes les lignes, sans parler de la hauteur. Jamais je n'avais sauté des obstacles aussi hauts ! Malheureusement, après une erreur de ma part, je suis tombée en fin de parcours. Mais nous essayons toujours de retenir le positif. Ainsi, nous avons été impressionnés par les capacités de Dame de Vaillant, qui s’est vraiment révélée. Cette expérience me permettra l’an prochain d’affronter les concours nationaux plus sereinement. Et les fautes commises dans les autres parcours me montrent les lacunes techniques que je dois encore combler. » Une preuve de l’intelligence de la jeune femme, qui aura su saisir sa chance en foulant la plus belle piste indoor du monde et s’inspirer de tous les cracks qu’elle y a côtoyés pour viser encore plus haut. Gageons qu’avec son talent, sa motivation et son entourage, on risque de la voir encore briller du côté de Genève !

« Ce que je retiens de cette incroyable expérience, c’est l’envie d’y retourner pour faire mieux, confie-t-elle. Je garde cependant les pieds sur terre : ma vie, ce n’est pas d’enchaîner des concours 5* tous les week-ends. Le lundi matin, j’étais déjà de retour derrière mon bureau (ndlr. Janick est employée de commerce dans un bureau d’architecte), mais cela me motive énormément pour la suite. » Autant dire que la jeune femme aura à cœur de briller dans les Grands Prix nationaux l’an prochain, espérant ainsi décrocher une wild card et recevoir peut-être, une fois encore, un cadeau de Noël avant l’heure !

Propos recueillis par Oriane Grandjean