une piste immense, superbe. Et des épreuves incroyables que l’on ne
voit pas ailleurs, comme la finale du Top 10 et bien sûr le Grand Prix
qui est devenu une épreuve du Grand Chelem depuis. En 2015, après
ma troisième place à Calgary, j’étais aux anges. Mais j’étais loin de
me douter de la surprise qui m’attendait. A peine sorti de piste, j’ai
reçu la visite de Sophie (ndlr. Mottu Morel, directrice du concours) et
d’Alban (ndlr. Poudret, directeur sportif du CHI de Genève) qui sont
venus m’annoncer qu’ils souhaitaient m’inviter à Genève. Quand j’ai
appelé ma mère, je lui ai dit: tu sais, c’est bien de faire 3e à Spruce
Meadows, mais tu te rends compte, je suis invité à Genève !»
—Déjà 8e du Grand Prix en 2015
Son premier passage sur la piste aux étoiles de Palexpo se passe
bien. Avec un double sans faute et une 8e place lors du Rolex
Grand Slam dominical, il fait clairement honneur à l’invitation des
organisateurs. Douze mois plus tard, Quabri de l’Isle saute comme un
champion, et son compère se met au diapason. «Pour la première fois
de ma carrière j’ai vraiment poussé Quabri dans un barrage. Il avait
toujours bien sauté, mais je n’avais jamais vraiment osé prendre des
risques. C’est à Genève que le déclic a eu lieu. Dans la foulée, j’ai
gagné deux autres grands concours en 2017, à Versailles et lors du
Summer Tour à Calgary.»
C’est à Genève que le grand public a découvert ce cavalier élégant,
formé au contact des plus grands. Petit-fils de marchands de chevaux,
Pedro Veniss a pourtant bien failli ne jamais suivre une voie qui
semblait tracée. Comme tout bon Brésilien, c’est d’abord le ballon
rond qui lui a fait tourner la tête. A São Paulo, le jeune Veniss est
doué balle au pied. Attaquant, il martyrise les défenses du quartier.
Il est repéré, monte en grade en même temps qu’il monte en selle
pour la première fois. A 14 ans, il passe un été en Europe et découvre
la compétition hippique de haut niveau. A son retour au pays, il doit
choisir. «Je ne pouvais pas faire les deux. J’aurais pu aller dans le
grand club de São Paulo, mais j’ai finalement choisi l’équitation.»
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